JAD HATEM, RECHERCHES SUR LE MAL. SCHELLING ET PROUST, PARIS, ÔRIZONS, 2018 ; SCHELLING À BUCHENWALD. LE MAL ABSOLU, BUCAREST, ZETA BOOKS, 2022 ; MARX PHILOSOPHE DU MAL, PARIS, L’HARMATTAN, 2006.
Abstract
Ce qui me paraît courir comme un fil inlacérable à travers l’œuvre et le travail de Jad Hatem, ou comme une veine souterraine invisible à l’œil nu sauf en ses affleurements discontinus, c’est la question du mal -pour le dire massivement et sans précautions. Le mot malicieux que le regretté Miklos Vetö s’appliquait à lui-même, « malologue », lui convient parfaitement. Cette malologie, sans répit, s’est déployée dans la lecture, l’investissement, la compréhension d’œuvres où le mal s’existe, si je puis dire, d’œuvres innombrables où sont à l’œuvre, ou contre l’œuvre, à contre-œuvre pourrait-on dire, des figures du mal, toujours singulières, toujours chatoyantes, jamais univoques, simples, immédiates. « Figures du mal » est une expression trop indéterminée, dont les contours se brouillent à peine approchés. Je dirais plus précisément que le mal veut l’interprétation, d’où la malologie. Au penseur de savoir retourner l’interprétation du mal contre les pulsions herméneutiques qu’il suscite et anime. Le diable, Teufel, est peut-être tapi dans le doute interprétatif, Zweifel. Il fait œuvre et veut faire œuvre dans les œuvres, pour rivaliser avec l’œuvre divine, la création - le diable veut créer, il créé.
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