LA LETTRE SPINOZIENNE DE L’ETERNITE

Authors

  • Paul MERCIER Université Babeş-Bolyai de Cluj-Napoca, Str. M. Kogălniceanu 1, 400084 Cluj-Napoca, Roumanie. Email: paul_mercier33@yahoo.fr

Keywords:

Spinoza, knowledge, eternity, concept, grammar.

Abstract

The Spinozian Letter about Eternity. Many of works have revealed what is the experience of the third kind of knowledge in Spinoza’s writings. Still, it has not been yet pointed out how a new method of speaking can generate a new way of living, meaning the knowledge of essence which gives birth to Beatitude. The issue at stake is the following: how the Ethic can make me feel the sense of eternity? Thus, if Spinoza rejects at first the common use of words, that does not mean that we have to forget language itself. Further, we should structure words as ideas are ordered, to underline the expressive nature of Substance. This is what Spinoza intends to do with the mos geometricus method, I think, and by then concepts can help me to perceive what is invisible absolutely or sensitively, that means either God (Substance) either a formal idea. What is left of the Ethic’s reading? The experience of infinity is everyone’s responsibility; and Spinoza’s masterpiece, though his genius mediation between words and ideas nature, only can give bravery to those who have already felt eternity, but are still stuck in the fear of external causes and produce, by then, false affirmations following a hallucination experience. As a consequence, the lector should keeps in mind that he has to read at first the Teatise of the Emendation of the Intellect before the Ethic, since the very concept of a true idea in the TEI determines the plan of affirmative essences in the fifth book of the Ethic through the demonstrations – the eyes of the Soul.

RÉSUMÉ. Beaucoup de travaux se sont penchés sur la question du troisième genre de connaissance dans les écrits de Spinoza. Toutefois, nous n’avons pas encore découvert de quelle façon une nouvelle manière de parler engendre une nouvelle manière de vivre, c’est-à-dire la connaissance de l’essence qui donne naissance à la béatitude. Le problème est le suivant : comment l’Ethique peut me faire parvenir au sentiment de mon éternité? Si Spinoza rejette premièrement l’usage commun des mots, cela ne signifie nullement que le langage doit être oublié. Ainsi, nous devrions structurer nos mots à la manière dont s’enchaînent les idées, afin de participer à la nature expressive de la substance. Cela a été sûrement la tentative de Spinoza via la mos geometricus, au truchement des concepts pouvant m’aider à percevoir ce qui est invisible absolument ou invisible pour les sens, c’est-à-dire soit Dieu, soit une idée formelle. Que resterait-t-il de la lecture de l’Ethique? L’expérience de l’infinité est la responsabilité de tout un chacun ; et dans le chef-d’œuvre de Spinoza, à travers la médiation entre les mots et les nature des idées, ce reste relève du courage donné à ceux qui ont déjà ressenti l’éternité mais qui sont toujours comme apeurés par les causes extérieures et qui produisent, par conséquent, des affirmations fausses suivant une expérience hallucinatoire. En conséquence, le lecteur devrait garder à l’esprit qu’il doit lire le traité de la réforme de l’entendement avant l’Ethique, puisque le concept de l’idée vraie dans le TRE détermine le plan des essences affirmatives dans le cinquième livre de l’Ethique, ce plan étant établi à travers les démonstrations – les yeux de l’Esprit.

Mots-clefs: Spinoza, connaissance, intuition, éternité, amour, grammaire, concept.

References

Notes sur les traductions :

On suivra les traductions de Charles Appuhn pour l’ensemble de l’œuvre de Spinoza ainsi que les Complete works, Hacket Publishing Compagny, Indianapolis/Cambridge, pour son Hebrew Grammar. Pour l’édition bilingue de l’Ethique, j’ai suivi celle de Bernard Pautrat.

I. Œuvres de Spinoza :

SPINOZA, Benedictus de Spinoza. Complete Works, trans. Samuel Shirley, Hackett Publishing Company, Inc., Indianapolis/Cambridge, 2002.

- Correspondances, trad. Maxime Rovere, Flammarion, 2010.

- Ethique, trad. Bernard Pautrat, Editions du Seuil, 1988.

- Ibidem, trad. Charles Appuhn, Garnier Frères, 1965

-Oeuvres I, trad. Charles Appuhn, Garnier Frères, 1964.

- Traité Théologico-politique, Garnier Frères, 1965.

II. Commentateurs :

Deleuze G., Spinoza et le problème de l'expression, Minuit, Paris, 1968.

Zourabichvili F, La langue de l’entendement infini, Cerisy, 2002.

Spinoza : une physique de la pensée, Presses Universitaires de France, Paris, 2002.

Articles associés :

Bove L., La théorie du langage chez Spinoza, L’Enseignement philosophique n° 4 de mars-avril 1991

Macherey P., « Spinoza : une philosophie à plusieurs voix », Philosophique 1 | 1998, mis en ligne le 06 avril 2012. URL : http://philosophique.revues.org/249

Rousset B., l’être du fini dans l’infini selon l’Ethique de Spinoza, Revue Philosophique de la France et de l'Étranger, T. 176, No. 2, DESCARTES SPINOZA.

III. Autre ouvrage :

Maritain J., La loi naturelle ou loi non écrite, Editions Universitaires Fribourg Suisse, 1968.

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Published

2016-04-29

How to Cite

MERCIER, P. (2016). LA LETTRE SPINOZIENNE DE L’ETERNITE. Studia Universitatis Babeș-Bolyai Philosophia, 61(1), 71–94. Retrieved from http://193.231.18.162/index.php/subbphilosophia/article/view/5239

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